Notre vie de potiers de Plogoff s’est à nouveau enrichie lors de cette première saison touristique.

Je vous l’avais promis en juin 17, il y aura des larmes retenues, du danger, un passage dans la 4° dimension (au moins) mais aussi des retrouvailles chaleureuses….sans oublier le démarrage de La saga des panneaux sur la départementale 784 !

Même si nous effectuons cinq marchés hebdomadaires, l’atelier est ouvert au public tous les après midi et il est important que les rares personnes intéressées puissent nous trouver facilement en passant par là :

Il ne faut pas se leurrer, les personnes faisant un détour pour voir de la poterie ne sont pas nombreuses, et ils ont besoin de quelques indications claires pour ne pas changer d’idée en cours de route ^^

Dès le mois de mai nous nous sommes renseignés auprès de la mairie pour connaitre réglementations et procédures. Nous nous mettons d’accord pour trois panneaux officiels à installer sur la départementale et avons le droit d’en placer sur les chemins de Feunteun Yen, Keringar, Toramur et Kernévez. Nous choisissons ces derniers, petits et sobres. Comme nous devons attendre que l’entreprise qui fabrique les panneaux officiels nous envoie un devis et que cela tarde déjà, la mairie nous laisse mettre quelques panneaux sur la départementale fin juin.

Si vous les croisez sur la départementale,  vous avez de la chance ! Il y a en effet un gang anti panneaux à Plogoff, il faut bien se rendre à l’évidence…enfin, ce gang se concentre sur un seul des panneaux et laisse vivre les autres, on l’en remercie…Il faut juste que nos clients potentiels hyper motivés se tordent le cou pour scruter les panneaux dans le sens inverse (c’est arrivé ! merci à eux 🙂  )ou se décident à faire demi-tour sur la départementale pour nous trouver (si le but de la destruction de panneau était de limiter la circulation, c’est raté…)

Bref, le devis a été signé le 27 juin pour un montant de 379, 67 € ; on attend leur fabrication, livraison, et pose…en attendant, on remplace de temps en temps le panneau maudit … 😦

Il y a eu aussi de nombreuses rencontres, improbables, drôles et toujours enrichissantes :

• Des hollandais à vélo, en fin de journée, arrivent à l’atelier, pour un moment de partage fraternel, sur la musique apaisante de Max Richter.
• Une famille nombreuse + une nièce + une amie + deux potiers = 10 personnes dans l’atelier de 16m2…si si, ça rentre ! Quand il y a des enfants, il suffit souvent de leur mettre une petite boulette de terre entre les mains, pour qu’ils s’apaisent, se fassent plaisir en créant un petit truc qu’ils emporteront chez eux, précautionneusement…on assiste parfois à la naissance d’une vocation !
• Un homme très intrigué par le Dieu des Fous :

Contre l’avis de sa femme (« Tu vas en faire quoi ?  »  » Tu vas le mettre où ? »), il l’achète finalement pour son fils et souhaite prendre en photo Gildas, le créateur du Dieu des Fous qui incite son propriétaire à persévérer dans la déraison.

• Des retrouvailles improbables avec un ancien élève, souriant, avenant et charmant, adulte méconnaissable sans son nom, évidemment reconnaissable avec…si ce n’est ce regard rieur et épanoui, méconnu,  incompatible peut-être avec l’adolescence. Étonnement et plaisir partagés de se retrouver là, dans une autre vie, d’échanger quelques souvenirs mais surtout de parler du présent. Il a osé, malicieusement,  tutoyer et interpeler par leur prénom les anciens profs…Nous avons savouré ce « tu », comme une reconnaissance officielle de notre nouvelle vie :))

• Une « rencontre » dangereuse : Sur le marché d’Audierne, alors que les déballeurs finissent de s’installer rue Laennec, une voiture déboule et accélère pour en sortir. Elle parvient, par sa vitesse, à déboiter la chandelle de notre parasol, maintenue par un poids de 25 kg. Celle-ci voltige, passe à l’horizontale suffisamment longtemps pour que le véhicule sorte de la ruelle, à 1 cm des pots tremblants….grosse frayeur à cause d’un grbip bip bip

• Il y eut aussi l’expérience de la 4° dimension….alors que nous avons très souvent de nombreux commentaires agréables sur nos créations…au point d’en vendre un certain nombre…si bien que l’on craint parfois de manquer de stock…bref,  nous sommes entrés un jour, dans une dimension cauchemardesque :

Trois heures de déballages de pots invisibles !!! C’était comme s’il n’y avait rien sur nos trois mètres d’étal ! nous avons dû nous contenter de quelques regards furtifs, indifférents au mieux…Nous avons en effet entendu le premier et unique commentaire négatif de la saison. Il y en a sans doute eu d’autres…. mais celui-ci a été prononcé dans une fracassante discrétion  : « c’est sombre »

Photos sans aucun rapport avec le texte…

…mais ça me fait plaisir de nous voir ici, ensoleillés 🙂

Submergés par le doute, nous en avons mal dormi…mais le lendemain, un nouveau marché nous attendait avec strictement le même stock…et pour cause, nous n’avions RIEN vendu. Le passage de l’ombre à la lumière fut aussi radical qu’incompréhensible : on a vécu un véritable assaut de clients souriants et enjoués…allez comprendre…

Pour finir et en exclusivité, le bêtisier du film de l’été ^^